Altaplana, world of Francois Schuiten and Benoit Peeters

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(À Suivre)

(À Suivre) (English translation: “To Be Continued”) was a Franco-Belgian comics magazine published from February 1978 to December 1997 by the Casterman publishing house. Along with the comic book magazines Spirou, Tintin, Pilote and Metal Hurlant, À Suivre is considered to have been one of the major vehicles for the development of Franco-Belgian comics during the 20th century.

(À Suivre) presented the work of major European comic book artists including Hugo Pratt, Jean-Claude Forest, Alexandro Jodorowsky, Milo Manara, Jean (Mœbius) Giraud, Jacques Tardi, François Bourgeon, F'Murr, Ted Benoît, Guido Crepax, Vittorio Giardino, François Schuiten, Benoît Sokal and François Boucq. 1).

Interview with François Schuiten

Interview by Nicolas Finet in 2015 with François Schuiten about (À Suivre) 2).

Quand (À Suivre) se lance début 1978, vous êtes déjà un auteur en activité…

François Schuiten : Oui, même si j’étais encore très jeune. Ma toute première histoire, en fait, était parue dans Pilote quand j’avais 16 ans, après quoi j’avais vraiment démarré dans Métal Hurlant avec Carapaces en 1977. Je peux réellement dire que Métal et (À Suivre) sont les deux journaux qui m’ont construit. L’un comme l’autre m’ont offert non seulement des moments de bonheur intense, mais une ouverture immense, un incroyable espace de liberté. La bande dessinée telle qu’elle se présentait à nous, jeunes auteurs, à cette époque, était un vaste territoire à cartographier, avec tout un nouveau système de connexions à découvrir. On se sentait explorateurs. Moyennant quoi, lorsque j’ai fait la connaissance de Jean-Paul Mougin et Didier Platteau, même si mes premières histoires étaient déjà publiées professionnellement, j’étais encore en formation, en train d’achever mes études de dessin à l’institut Saint-Luc, dans l’atelier animé par Claude Renard.

Comment êtes-vous entré en contact avec le magazine ?

C’est plutôt lui qui est venu à nous. Mougin et Platteau étaient d’abord venus participer à un jury de l’école, pour se faire une idée, après quoi ils avaient annoncé aux élèves de Claude Renard qu’un magazine aux intentions novatrices initié par Casterman allait se lancer, et que la porte nous était ouverte pour présenter des projets. Il y avait là, parmi les élèves, Benoît Sokal, Alain Goffin, Chantal De Spiegeleer, Jean-Claire Lacroix, bref une partie de ceux qui allaient devenir des auteurs (À Suivre).

Quelles ont été les réactions à cette proposition ?

On ne s’attendait pas à ça. Dans la Belgique d’alors, il y avait les magazines Tintin et Spirou, c’est-à-dire une bande dessinée enfantine, un peu castratrice, et rien d’autre. Qu’une revue franco-belge décide de s’adresser à un public adulte avec de l’ambition était une réelle surprise. Nous savions que Tardi allait être de la partie, la personnalité de Pratt et la patte de Robial nous excitaient beaucoup. Le cahier des charges noir et blanc du projet était également un atout supplémentaire à nos yeux.

Vous imposait-on des contraintes particulières ?

Non, mais Mougin et Platteau, tout en nous incitant à l’audace, ne nous avaient pas épargné leurs critiques – d’ailleurs justifiées – sur la dimension trop esthétisante de notre travail dans le cadre de Saint-Luc. Leur discours, c’était : « Soyez des auteurs, mettez-vous au service d’une histoire, faites du récit, du récit, du récit ! » En fait, on voyait très bien se dessiner, déjà, ce qui constituerait le territoire et l’identité du nouveau magazine : là où Métal s’investissait très fortement sur la liberté graphique et l’innovation visuelle, parfois au risque d’une certaine gratuité, (À Suivre) se focalisait d’emblée sur l’espace romanesque.

Vous apparaissez donc au sommaire d’(À Suivre) dès son troisième numéro, avec La Terre creuse, histoire courte réalisée avec votre frère Luc, mais finalement, vos « vrais » débuts au sein de la revue, avec Benoît Peeters, ne se font que beaucoup plus tard, à l’été 1982…

C’est qu’il y a eu, entretemps, pas mal de péripéties. Claude Renard et moi avions présenté à (À Suivre) notre projet de bande dessinée commune Aux médianes de Cymbiola, mais le traité au crayon n’avait convaincu ni Jean-Paul Mougin ni Didier Platteau. Du coup, nous avons réalisé cette histoire chez un autre éditeur, Les Humanoides Associés. Claude Renard et moi avons ensuite été pressentis pour mettre en images le projet Transperceneige écrit par Lob – et finalement dessiné par Rochette –, mais cela n’a pas dépassé quelques planches-test, qui là encore n’ont pas permis de convaincre. Néanmoins, dans le même temps, Jean-Paul Mougin persistait à me faire des appels du pied en m’incitant à lui soumettre de nouveaux projets. C’est là que j’ai compris, je crois, qu’il me fallait élaborer quelque chose de spécifique à (À Suivre) et Casterman si je voulais concrétiser une collaboration. Je venais de renouer quelque temps auparavant avec un ami d’enfance, Benoît Peeters, qui de son côté entamait un parcours d’écrivain. Nous avons commencé à bâtir ensemble Les Murailles de Samaris, Benoît apportant à l’entreprise une dimension littéraire. (À Suivre) a immédiatement accepté le projet.

Avez-vous tout de suite trouvé vos marques au sein du magazine ?

Cela s’est fait très vite, oui. Il est très frappant de voir à quel point un journal vous emporte, vous façonne. On se sent intégré à une famille, une famille d’auteurs. Pour notre premier récit, Benoît et moi avons ressenti une petite gêne vers la fin de l’histoire, car nous devions impérativement respecter une pagination très contraignante. Mais dès notre récit suivant, La Fièvre d’Urbicande, développé en noir et blanc avec une grande liberté de surface et d’espace, nous avons pu nous épanouir entièrement à notre aise. Là, j’avais vraiment le sentiment d’être à ma place, en phase avec le magazine, comme j’avais pu l’être par ailleurs, dans un autre contexte et sur d’autres récits, avec Métal Hurlant. C’est un grand plaisir de se sentir en relation organique avec un support. C’est aussi à cette époque que Benoît et moi avons posé ce que nous ne voulions pas faire – pas de héros, pas de format-type, etc. L’équipe éditoriale a accepté cela sans aucune difficulté. C’était aussi l’une des forces du magazine que de savoir faire cela.

Quel genre de relation entreteniez-vous, justement, avec cette équipe ?

Des relations très affectives, ce qui va de soi dans un cadre « familial » comme celui d’une revue. Le métier de dessinateur est tellement solitaire que la complicité humaine avec l’éditeur déborde presque forcément du cadre professionnel. Et les éditeurs, de leur côté, se sentent toujours un peu inquiets du vécu de leurs auteurs, en se demandant s’ils pourront grandir ensemble ; il y a là quelque chose de l’ordre d’un rapport amoureux… Jean-Paul Mougin, dans son rôle d’éditeur, avait en outre cette aptitude, à mon sens assez rare et souvent un peu magique, de savoir discerner chez un auteur ce que serait son potentiel réel sur le long terme, et savait « tirer » chacun d’entre nous vers l’accomplissement de ce potentiel. Alors bien sûr, cela crée des liens intenses, une interaction très forte. C’est Mougin, par exemple, en nous quittant un soir et en se souvenant d’une expression trouvée chez Carlos Sampayo, qui nous avait dit : « Il faudra trouver un titre pour unifier votre univers, genre Cités Obscures – mais on devrait trouver mieux… » Finalement, on n’a jamais trouvé mieux !

Avec « Les Cités Obscures », Benoît Peeters et vous avez marqué le style (À Suivre), diriez-vous, symétriquement, que la revue vous a marqués aussi ?

Evidemment. Nous sommes « nés », professionnellement, dans le cadre de la notion d’auteur établie et développée par ce magazine. (À Suivre) nous a posés avec, en quelque sorte, l’obligation d’avoir une ambition d’auteur. C’est sans doute un postulat un peu lourd, qui s’accompagne probablement de quelques effets pervers : il aurait peut-être été préférable, parfois, qu’on nous apporte davantage la contradiction. Mais quoi qu’il en soit, nous appartenons à cela –pour le meilleur et pour le pire.

Eprouvez-vous une nostalgie de cette époque ?

Pas un seul instant ! Même si le deuil a pu être difficile à faire, c’est une période où j’ai été tellement heureux que je ne peux pas avoir de regrets.

Publications of François Schuiten

Work of François Schuiten was published several times in (A Suivre) 3).

1978

NoTypeTitleCo-authors
3RC 10pLa terre creuseFrançois
11RC 4pLa terre creuseSchuiten L.

1982

NoTypeTitleCo-authors
53-56ASLes murailles de SamarisPeeters
54CoverLes murailles de SamarisPeeters

1983

NoTypeTitleCo-authors
Spécial HergéRC 2pOh !
68CoverLa fièvre d’Urbicande
68-73ASLa fièvre d’UrbicandePeeters

1985

NoTypeTitleCo-authors
Spécial ArchitectureRC 5pUtopiesPeeters

1986

NoTypeTitleCo-authors
96-102ASLa tourPeeters
96Cover
107EditorialRepéragesBilal, Boucq, Golo, Benoît T., Cabanes, Arno, Varenne, Rochette, De Moor, F’murrr

1987

NoTypeTitleCo-authors
109CoverDu sang neuf au numéro 109
109RC 12pL’étrange cas du docteur AbrahamPeeters

1988

NoTypeTitleCo-authors
123RC 19pLa route d’ArmiliaPeeters
121Image
131ImageLa déclaration universelle des droits de l’homme

1989

NoTypeTitleCo-authors
133RC 2pPassagePeeters
135RC 4pPassagePeeters
138RC 2pPassagePeeters
135Cover 2
143-146ASDolorèsBaltus, Peeters

1991

NoTypeTitleCo-authors
158CoverBrüsel
158-160ASBrüselPeeters
158AppendixRéouverture du musée des ombresPeeters
167AppendixLes orphelins de CernovadaPeeters

1992

NoTypeTitleCo-authors
171CoverPeeters
171-173ASBrüselPeeters
171AppendixUne vision d’Eugène RobickPeeters
176EditorialBruxelles, ne deviens pas Brüsel !Peeters

1994

NoTypeTitleCo-authors
193-212ASL’enfant penchéePeeters
195CoverL’enfant penchéePeeters
200Image(A SUIVRE) 54
203EditorialFrançois Schuiten prend le métroFinet

1995

NoTypeTitleCo-authors
212EditorialVilla “mon repos”Morel, Solé, De Moor J., Tardi, Boucq, Cadelo, Sokal, Moebius
213RC 1pHommage à Pratt

1996

NoTypeTitleCo-authors
217EditorialLa fête foraine vue parFinet, Fred, Margerin, Baru
217ImageUn soir au cirque Robertson

1997

NoTypeTitleCo-authors
39RC 3pPeeters