Ouverture de l'exposition Revoir Paris

Paris, mardi soir 18 novembre 2014 vers 18 heures. C'est une soirée froide et pluvieuse. La plupart des gens se précipitent chez eux et seuls quelques touristes sont là pour profiter de la vue sur la Tour Eiffel. Les lumières du musée Cité de l'architecture et du patrimoine sont encore allumées. Ce sera une nuit importante pour le musée car trois nouvelles expositions temporaires seront officiellement inaugurées ce soir-là.

Les trois expositions sont :

Viollet-le-Duc, les visions d'un architecte
Ars Architectonica
Revoir Paris

Le hall du musée est bondé de personnes invitées à cette soirée d'ouverture. Les sacs sont vérifiés, les manteaux rangés et les gens se réchauffent avant de poursuivre vers les expositions. Revoir Paris, l'exposition dont les commissaires sont François Schuiten et Benoît Peeters, est située au sous-sol du musée.

Juste avant l'entrée, vous êtes accueillis par deux immenses images murales agrandies du nouvel album Revoir Paris.

Au début de l'exposition, François Schuiten et Benoît Peeters expliquent leur objectif :

La bande dessinée a toujours eu des liens étroits avec l'architecture. Mais dans la série d'albums Les Cités Obscures, nous lui avons donné un rôle prépondérant. En jouant avec les signes de la modernité d'hier, nous avons présenté un monde au futur révolu dans lequel s'entremêlent tissus urbains et couches temporelles. Paris y apparaît sous le nom de Pȃhry, aux côtés de villes imaginaires comme Samaris, Urbicande et Calvani.

Les rêves de papier s'approchent parfois des réalités les plus concrètes. C'est le cas en 1994 avec la station de métro Arts et Métiers, conçue comme une sorte de Nautilus souterrain. Et en 2009, avec un ensemble d'illustrations proposant une vision métaphorique du Grand Paris, elles sont présentées ici pour la première fois.

Notre nouvelle bande dessinée, Revoir Paris, est encore plus prospective. L'histoire se déroule au milieu du 22e siècle. L'héroïne, une jeune femme nommée Kȃrinh, a toujours vécu dans une colonie spatiale isolée. Se définissant comme une utopiste, elle recrée la Ville Lumière à partir d'images aussi fragiles que contradictoires…

L'objectif de l'exposition est de faire dialoguer notre travail avec les projets d'architectes et d'urbanistes créés au cours des deux derniers siècles. Horeau, Perret, Le Corbusier et bien d'autres ont tenté de réinventer Paris de manière pragmatique et provocante. Voyage au pays des possibles, Revoir Paris est l'occasion de rêver librement à l'avenir de la capitale.

Près de 1300 personnes ont assisté à la première soirée d'ouverture. Des amis et de la famille des auteurs, des collègues auteurs comme Phillipe Geluck et Laurent Durieux et bien d'autres comme Benoît Mouchart ou Joseph le Pedriel.

L'exposition a été mise en page avec l'œuvre de François Schuiten au centre et les documents et visions de Perret, Le Corbusier, Horeau et bien d'autres qui l'entourent.

L'art de François Schuiten présentait les dessins réalisés pour la station de métro Arts et Métiers, des pages de l'album L'étrange cas du Docteur Abraham, la maquette inédite du Grand Paris et des pages du nouvel album Revoir Paris, certaines en noir et blanc, d'autres en couleur.

A la fin de l'exposition, plusieurs visions de Paris nous sont présentées par Odile Decq, Régine Robin, Toyo Ito, Jean Nouvel, Erik Orsenna, Christian de Portzamparc, Philippe Rahm et Philippe Simay. Parlant en silence depuis le fond sombre, avec leurs textes comme des ballons au-dessus de leur tête.