Altaplana, world of Francois Schuiten and Benoit Peeters

Encyclopédie impossible et infinie du monde créé par Schuiten & Peeters

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Le Dernier Pharaon à la Maison Autrique

Une exposition sur Le Dernier Pharaon se tiendra à la Maison Autrique. Cette exposition se tiendra du 29 mai 2019 jusqu'au 19 janvier 2020.

Ouverture

L'exposition a été inaugurée le 28 mai 2019. Maison Autrique 1) et Théo Strato 2) ont publié les photos suivantes du vernissage .

Exposition

L'auteur de bande dessinée bruxellois Edgar P. Jacobs a publié sa première aventure “Blake et Mortimer” en 1946, dans le magazine Tintin. Elle sera suivie, en 1950, par “Le Mystère de la Grande Pyramide”. Les maisons d'édition Blake et Mortimer et Dargaud Benelux, qui détiennent aujourd'hui les droits des célèbres héros britanniques, envisageaient depuis longtemps de produire un album unique, distinct de la série traditionnelle et issu de la vision personnelle d'un auteur lui-même admirateur de Jacobs. Leur choix s'est naturellement porté sur un autre Bruxellois : François Schuiten.

C'est lui qui, avec Benoît Peeters, a fait renaître la Maison de l'Autrique et il nous a semblé normal que la maquette originale du Dernier Pharaon y trouve sa place. François Schuiten ne s'est pas attelé seul à la tâche. Il a fait appel au cinéaste Jaco Van Dormael et au romancier Thomas Gunzig pour étoffer et peaufiner le story-board de cette aventure unique de Blake et Mortimer. Laurent Durieux a fait un travail magnifique en tant que coloriste.

Le Dernier Pharaon n'est ni un hommage ni un retour nostalgique au passé. Se déroulant entre le plateau de Gizeh et les collines de Bruxelles, il offre un nouveau regard sur le mythe créé par Edgar P. Jacobs.

Le Palais de Justice de Bruxelles Protagoniste et décor

Comme vous le savez, le Palais de Justice me fascine. Mais il y a aussi un lien avec Jacobs : on a retrouvé des notes indiquant qu'il envisageait une histoire qui se déroulerait à cet endroit“. Cela n'est pas surprenant quand on sait que Jacobs a passé son enfance dans la rue Ernest Allard, à l'ombre du Palais de Justice. Quand vous lirez cette histoire, vous saurez pourquoi le bâtiment est toujours entouré d'échafaudages !

L'architecte du bâtiment, Joseph Poelaert, voulait le couronner d'une pyramide plutôt que de la Cette aspiration contrariée est concrétisée dans Le dernier pharaon. N'oubliez pas non plus que la série des “Cités obscures” créée par Schuiten et Peeters fait la part belle à l'“édifice pharaonique”.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les autorités belges se lancent dans un vaste programme de réaménagement urbain à Bruxelles. Il est décidé de créer une promenade en direction du Bois de la Cambre. la Cambre, c'est-à-dire l'ouverture de ce qui deviendra l'avenue Louise, doit être associée à la construction d'un nouveau palais de justice. Situé à 650 mètres de la place Royale, au bout de la rue de la Régence, le palais de justice occupe un emplacement idéal : il est érigé sur le Galgenberg - l'ancienne “colline des potences” qui domine la ville - où la justice était déjà rendue au Moyen Âge.

Un concours d'architecture a été lancé. Poelaert fait partie du jury et réussit à convaincre les autres membres qu'aucun des projets proposés ne serait assez magnifique pour constituer le type de “monument” que la Justice méritait - aucun d'entre eux, sauf le sien, même s'il ne figurait pas dans les offres. Le projet est approuvé. L'étape suivante est marquée par des achats obligatoires à grande échelle, des discussions interminables sur le budget et des ajustements sans fin des plans d'exécution. En 1866, la première pierre du “monument” est posée, marquant le début de travaux qui se poursuivront pendant dix-sept ans. En 1883, alors que Poelaert n'est plus de ce monde, le roi Léopold II inaugure officiellement la structure colossale, sous les huées de la population active du centre-ville. Les querelles avaient commencé - et sont encore loin d'être résolues, même aujourd'hui.

Le Palais de justice peut être considéré comme le couronnement de l'art éclectique du XIXe siècle. À l'époque de sa construction, il s'agissait de l'un des plus grands bâtiments du monde, si vaste qu'il pouvait contenir l'ensemble de la basilique Saint-Pierre de Rome.

Le projet ScanPyramids

Le dernier pharaon se déroule à Bruxelles, mais une communication mystérieuse s'établit entre la ville et les pyramides égyptiennes. Les pyramides ! Une autre des passions de François Schuiten, qu'il a pu assouvir lors d'une expédition scientifique documentée fin 2016 dans une exposition au Musée des Beaux-Arts de Lille.

Parce que tant de choses ont été dites et écrites sur ce sujet, dès qu'on l'aborde, on risque de sombrer dans le cliché. Les dessinateurs de bandes dessinées se sont emparés des pyramides comme toile de fond pour développer les personnages de leurs héros, comme en témoignent les Cigares du Pharaon d'Hergé et le Mystère de la Grande Pyramide d'Edgar P Jacobs. Les premiers explorateurs et égyptologues étaient accompagnés de grands artistes et illustrateurs. Désormais, l'un des noms figurant à l'appel qui renvoie directement à ces aventuriers artistiques sera celui de François Schuiten.

Schuiten - scénographe, artiste et illustrateur de bande dessinée - a manifestement passé de nombreuses heures à étudier les pyramides, à observer leur forme, leur volume, leur structure et leur environnement pour tenter de mieux les comprendre et de mieux les reconstituer. Ses minutieux dessins au crayon et ses douces aquarelles trahissent le même souci patient de donner un sens à ces pyramides.

des pierres, d'analyser la façon dont elles sont assemblées et de saisir leurs couleurs changeantes de l'aube au crépuscule. Son sens de l'observation s'est d'ailleurs révélé tel qu'il a mis au jour une anomalie de construction jusque-là inaperçue.

Victor Horta et l'Egypte

Lorsque l'on écoute François Schuiten, on comprend qu'il reste sous le charme de sa rencontre avec les pyramides, faisant écho à l'expérience des artistes qui ont accompagné les premiers égyptologues sur le terrain. Victor Horta, l'architecte de la Maison de l'Autrique, a lui aussi effectué un “tour d'Egypte”, très modeste, organisé par l'agence de voyage Thomas Cook. Nous le savons grâce aux documents exposés ici, découverts par le professeur Dirk Van de Vijver au cours de ses recherches.

Victor Horta et Eugène Autrique étaient membres des Amis Philanthropes, une loge maçonnique sous l'obédience du Grand Orient de Belgique. Les styles égyptien et pharaonique figurent en bonne place dans la décoration des temples maçonniques de Bruxelles, aujourd'hui classés monuments historiques et, dans certains cas, accessibles aux visiteurs non maçonniques. La façade de la Maison Autrique est elle-même décorée de motifs égyptiens.

Les notes prises par Victor Horta sur son voyage soulignent l'importance cruciale d'avoir un appareil photo à portée de main. Grâce à l'existence de plusieurs centaines de photographies conservées au Musée Horta (dépôt de la Fondation Jean et Renée Delhaye), nous disposons d'une trace de son voyage et pouvons le reconstituer en images. Certaines de ces photographies sont exposées ici.

Un voyage d'une semaine sur le Nil a permis à l'architecte-photographe de découvrir les sites clés de l'antiquité égyptienne, l'île de Philae étant la destination la plus au sud. Parmi les autres étapes, citons les pyramides emblématiques de Gizeh et les colosses de Memnon, les tombes souterraines de Beni Hassan et le complexe mortuaire de la reine Hatchepsout à Deir El Bahri, le Ramesseum, le complexe de Medinet Habu, le temple de Kom Ombo à Rom Ombos, le temple de Khnoum à Esna, le temple d'Horus à Edfou et les complexes de temples à Abydos, Dendera, Karnak, Thèbes et Louxor.

Le voyage a également donné lieu à une collection d'images romancées plutôt troublantes de touristes occidentaux du XXe siècle posant au milieu des ruines d'une civilisation millénaire. Le fait que la Maison Autrique, conçue par Victor Horta, soit le cadre d'une exposition des planches et dessins en couleurs réalisés par François Schuiten pour Le dernier pharaon n'est évidemment pas un hasard.

Événements

Plusieurs événements sont organisés autour de l'exposition.

  • 12 septembre 2019 : Etienne Schréder, auteur de bandes dessinées : ” Edgar P. Jacobs, dessinateur “.
  • 3 octobre 2019 : Daniel Couvreur, Journaliste : ” L'affaire Jacobs “
  • 17 octobre 2019 : François Schuiten, Jaco van Dormael et Thomas Gunzig, scénaristes : ” Ecrire à 6 mains le scénario du Dernier Pharaon “
  • 7 novembre 2019 : Laurent Durieux, concepteur et coloriste : ” Mettre en couleurs la bande dessinée “
  • 21 novembre 2019 : Mehdi Tayoubi, coordinateur de la mission Scan Pyramids : ” Du réel au virtuel, faire revivre les pyramides d'Égypte “.
  • 5 décembre 2019 : Francis Metzger, architecte : ” L'aventure de la restauration du Palais de Justice de Bruxelles “.
  • 16 janvier 2020 : Dirk van de Vijfer, ingénieur et architecte, professeur à l'université d'Utrecht : ” Horta en Egypte “.