Altaplana, world of Francois Schuiten and Benoit Peeters

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Ziller, Gilles

Gilles Ziller est un sérigraphe de notre monde, spécialisé dans les œuvres inspirées de bandes dessinées célèbres. Il a sûrement trouvé un Passage , car il est l'auteur du portrait officiel de Robick 1).

Après des études de graphisme, Gilles Ziller enseigne le dessin à l'Ecole des Beaux-Arts de Nancy et la sérigraphie à l'Ecole des Arts Décoratifs de Paris. Parallèlement, il réalise des impressions grand format extraites de pages de bandes dessinées. Cette activité, qui s'est développée en marge du marché de la bande dessinée, est relativement nouvelle.

Gilles Ziller a fondé les Archives Internationales à 1985 et s'est spécialisé dans ce type de produits auxiliaires de luxe. Toute une série de ramifications sous diverses formes s'est appuyée sur la publication des sérigraphies, toutes conçues dans l'optique d'une ligne graphique bien définie : logo, timbre, papier à lettres, cartes de vœux et catalogues.

Gilles Ziller choisit une image pour laquelle il ressent une attirance purement instinctive. Elle doit être suffisamment colorée, offrir un bon reflet de l'univers du dessinateur et avoir un fort impact lorsqu'elle est isolée sur un mur.

La sérigraphie est un excellent indicateur de la personnalité. Avec le stylo et le pinceau, il y a une beauté gestuelle, une véritable modulation des caractéristiques graphiques. La sérigraphie est la technique idéale pour la reproduction des zones teintées et des dessins au trait. Ziller modifie avec désinvolture les images qu'il utilise sans craindre le sacrilège. Un travail de transposition s'impose, avec de nouveaux impératifs, ceux d'une image murale qui n'est plus un panneau de bande dessinée. Il supprime parfois certains détails et ajoute des ombres et des lumières.

Ziller a été le premier à publier une édition sérigraphiée de E. P. Jacobs. Ziller travaillait déjà sur les pages de Jacques Tardi lorsqu'il a informé les éditions Lombard à Bruxelles de sa fascination pour Blake et Mortimer ; elles ont été surprises par un tel intérêt. À cette époque, Jacobs était considéré comme faisant partie de la gloire du passé. Ziller insiste. Une rencontre est organisée avec l'auteur oublié… dans la cafétéria du supermarché Delhaize de Waterloo ! Par une nuit d'hiver, sur le parking d'un supermarché, après plusieurs flashs codés de phares, les deux hommes se rencontrent pour la première fois. Pas question de bande dessinée lors de cet entretien, où Edgar P. Jacobs ne parlait que d'opéra, sa véritable passion. Le résultat est cette sérigraphie de plus de 25 passages en couleur extraits de La Marque jaune et signés par l'auteur. Pour l'anecdote, c'est Jacques Tardi qui a attiré l'attention du sérigraphe sur ce cas exemplaire de l'art narratif de Jacobs 2).

Après cette première production en 1980, Gilles Ziller et E.P. Jacobs se sont rencontrés régulièrement jusqu'à la mort de ce dernier en 1987. Plutôt réservé et vivant reclus à cette époque, Jacobs s'intéresse au travail de sérigraphie et est toujours très attentif à la transcription faite de ses dessins, tant au niveau de la mise en page que des couleurs. Grand fan de Jacobs, Ziller reconnaît que l'homme lui-même ne l'a pas déçu et qu'il reste pour lui le “Grand dessinateur” 3).

Gilles Ziller a également réalisé plusieurs sérigraphies d'œuvres de François Schuiten.

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