Altaplana, world of Francois Schuiten and Benoit Peeters

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Wiertz, Antoine-Joseph

Autoportrait

Antoine-Joseph Wiertz était un peintre belge (1806-1865 AD). Ses tableaux étaient si grands qu'il était impossible de les sortir de son atelier, situé dans un quartier délabré de Bruxelles . Le bâtiment est devenu un musée, et Pierre Lidiaux était convaincu qu'il s'agissait d'un point de Passage 1).

Antoine Wiertz est un exemple peu connu, mais fascinant, d'artiste romantique. Il a remporté le Prix de Rome, une bourse rémunérée qui lui permettait de peindre à Rome, en 1832. À son retour, il est chaleureusement accueilli en Belgique, mais rencontre peu de succès au Salon de Paris, auquel il présente plusieurs œuvres. En 1850 le gouvernement belge lui propose de lui construire un atelier en échange d'un certain nombre d'œuvres d'art. L'atelier est aujourd'hui un musée, et se trouve dans le Parc Léopold, non loin du Parc du Cinquantenaire. Malgré ce succès officiel, il n'a jamais reçu toute la reconnaissance qu'il estimait que son génie méritait. Ses tableaux sont souvent gigantesques, à la mesure de son ambition et de son ego ; en taille, du moins, il a tenté de rivaliser avec Rubens. Une toile patriotique célébrant L'Apothéose de la reine (1856) devait faire 150 pieds de haut, mais elle n'a jamais été achevée.

La Belle Rosine, 1847

Un autre aspect de son romantisme est l'imagination frappante de ses sujets. Il était attiré par les thèmes morbides, comme l'image de la mortalité incarnée dans Les Deux Belles : La Belle Rosine (1847). Parmi ses autres œuvres étonnantes, citons Le Suicide (1854), et Les dernières pensées et visions d'une tête décapitée (1853) - un triptyque, rien de moins.

Malgré la nature morbide de ce triptyque, Wiertz voulait en faire une déclaration contre la peine de mort. Le tableau est aujourd'hui en mauvais état de conservation, car Wiertz a expérimenté divers matériaux de peinture qui n'ont pas bien résisté. Il n'aimait pas le côté glissant de la peinture à l'huile et a essayé de créer de nouvelles techniques pour obtenir une surface mate. Bien que nous ne sachions pas quel crime le malfaiteur du tableau de Wiertz a commis, l'horreur de son exécution est mise en évidence de manière frappante. La guillotine était surtout connue comme un outil de la Révolution française et surtout du règne de la Terreur, mais elle était aussi devenue un instrument de la Restauration conservatrice. De nombreux artistes romantiques se sont opposés à la peine de mort pour des raisons politiques et humanitaires.

Bien que la guillotine ait été inventée pour être un moyen d'exécution plus humain, le doute subsistait quant à savoir si la mort était réellement instantanée. Wiertz semble avoir été inspiré par certains écrits de l'époque qui spéculaient de manière macabre sur les derniers instants de conscience de la tête coupée. Un des premiers romans de Victor Hugo, Le Dernier jour d'un condamné (The Last Day of a Convict, 1828) semble particulièrement pertinent.

L'horrible contraste entre la vie et la mort se retrouve dans un certain nombre de tableaux de Wiertz. La Belle Rosine s'inscrit clairement dans la même tradition de l'imagerie de la vanité que le tableau de la Femme et la mort du début du XVIe siècle de Hans Baldung-Grien. La peinture du tissu et, dans une certaine mesure, les tons de chair, présentent des affinités avec le style de Rubens. Le tableau est également connu sous le nom de “Les deux beautés”. Le squelette de la femme porte une étiquette collée sur son crâne qui l'identifie comme “La Belle Rosine”.

La mort et l'horreur romantique obsèdent Wiertz. Il était particulièrement attiré par ces thèmes dans la littérature romantique, et un certain nombre de ses œuvres sont basées sur des romans et des histoires. L'enterrement prématuré de 1854 est clairement inspiré par Edgar Allan Poe. Wiertz a également peint des images de Quasimodo et Esméralda du Bossu de Notre-Dame de Victor Hugo 2).

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