Art déco

L'Art déco est dérivé de l'Exposition internationale des industries modernes et des arts décoratifs, qui s'est tenue à Paris en 1925 AD . C'est un style large, difficile à décrire en quelques mots, mais qui se caractérise généralement par des formes géométriques et idéalisées. L'architecture de Urbicande peut être considérée comme une forme très sévère d'Art déco.

Extrait de l'interview de François Schuiten et Benoit Peeters dans “Le théatre de l'architecture” de Samaris dans Urbicande (Dossier de presse des Murailles de Samaris, 1983) :

François schuiten: “Je ne pense pas que ce soit un hasard si nous avons pris le style 1900, “art nouveau”, comme point de départ pour notre première histoire. C'est un style qui vous pousse vraiment à imaginer une ville entière, car les architectes de l'époque ont essayé de concevoir tous les objets imaginables. Le style qui a suivi, l'art déco et tout le mouvement monumentaliste que nous décrivons dans Urbicande, est une tendance un peu similaire de ce point de vue. Là aussi, les vêtements, les couverts, même les plus petits éléments de décoration étaient prévus.

Benoit Peeters: “Mais ce qui est très important pour nous, à partir du moment où nous ne sommes ni dans le réalisme ni dans la science-fiction, c'est de donner une présence aussi forte que possible à l'univers que nous développons. Donc des styles comme ça, avec leur caractère englobant, sont les points de départ pour nous.”

FS: “A cet égard, le style d'Urbicande est un mélange assez curieux. Je suis parti de plusieurs tendances, souvent très différentes les unes des autres. Tout d'abord, il y a les projets futuristes de Antonio Sant'Elia. Il y a aussi tous les travaux réalisés entre 1925 et 1930 par les étudiants de l'École des Beaux-Arts de Paris : dans ces dessins, ce qui est très surprenant, c'est l'effet de dramatisation obtenu par les rendus : tout est théâtral et grandiloquent, même une petite maison en pleine campagne apparaît comme une cathédrale en pleine tempête.”

BP: “Une autre influence certainement importante est celle de l'architecture fasciste, nazie et stalinienne. Ces différents styles sont partis du futurisme, donc un aspect délibérément moderne, puis ils ont évolué vers le néo-classicisme, mais en gardant toujours le côté monumental. D'un pays à l'autre, on retrouve cette volonté d'obtenir les perspectives les plus larges, les avenues les plus larges, les façades les plus hautes.”

FS: “Le leitmotiv qui traverse tout cela est l'idée de mise en scène. Nous voulons que l'architecture s'impose, que l'individu se sente écrasé.”