Altaplana, world of Francois Schuiten and Benoit Peeters

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Homme Léopard au Musée de Tervueren (L')

Homme Léopard au Musée de Tervueren

Publication year2001 AD
Used techniqueOriginal, Ink and colored pencil
Publisher
Printer
Height47,0 cm
Width60,0 cm
Paper
EditionSigned, 1 copy
CommentsThe image featured in December 2001 in the Belgium magazine Toudi. The original was sold in 2012 for 10.000 euros 1). The image is also used on page 132 of the Lonely Planet guide “Bruxelles itinéraires” (February 2010)

Interview

François Schuiten talks with BD Best 2) about this image in 2011.

Bonsoir François Schuiten. Parlez nous de ce tableau que vous aviez réalisé. Un anyota (homme léopard, ndr) dominant le musée de Tervuren.

François Schuiten (FS) : Pour moi, ce n’est pas un musée de l’Afrique mais un musée des colonies. C’est un musée de la Colonisation ! C'est-à-dire, je l’aime beaucoup mais il doit être remis dans son contexte. C’est un musée qui exprime tout le problème colonial belge. Tout le rêve colonial belge avec toutes les complications, les difficultés que cela induit. Il ne s’agit pas de le regarder littéralement mais il faut le remettre en perspective. Je trouve qu’il y a des choses magnifiques dans ce musée mais j’ai très peur de ce qu’il va devenir. Pour moi, il aurait fallu l’appeler : « musée colonial ». Il faut apprendre à décrypter ce musée et il faut prendre du recul face à ce musée qui mettait en valeur Léopold II et toute cette façon dont on a prit possession de tout un pays. On l’a pillé mais on avait aussi un rêve.

Il n’y avait pas que le Congo car le Rwanda et le Burundi étaient aussi des possessions belges…

FS : Oui, tout à fait !

Et donc là dedans j’ai un mélange de malaise et de fascination. Je suis mal à l’aise car je me rends compte qu’il manque des bribes de lecture, des contrepoints ! Mais je suis fasciné en même tant car je sens bien la relation… organique qu’il y avait entre le Congo et la Belgique. Evidemment, ils ont essayé, il ne faut pas le nier, avec des expositions de contre-points de remettre en perspective ce musée.

Maintenant, ils veulent toujours garder cette idée d’en faire un musée de l’Afrique mais je crois que c’est cause perdue d’un certain côté. Vous comprenez ? Un musée de l’Afrique demanderait d’être réalisé peut être par des Africains eux même, avec un regard. Mais le bâtiment, tout suinte le regard colonial. Donc, d’un certain côté je me dis : « acceptons ça », mais construisons à côté un musée de l’Afrique, vu par les Africains et que l’on est une espèce de contrepoint.

Pour l’instant, ce qui m’inquiète c’est que l’on essaye de le rénover. Je ne sais pas qu’elle est le projet. Ou comment cela va être organisé. Je pense évidemment qu’il y a des méthodes scientifiques. Maintenant on a un recul. De plus, on fête cette année les 50 ans de la disparition de Lumumba (le 17 janvier, ndr). On se doit de regarder le passé de tous côtés et il faut apprendre à regarder comme ça. A regarder ce qui s’est passé. Ce que l’on a fait, parce que maintenant tout le monde sait quand même, sur l’assassinat de Lumumba. On connait notre responsabilité, avec les Américains, etc. Mais enfin, profondément, c’est les Belges qui n’ont pas supporté de voir disparaitre leur manne…

Et donc, j’ai fait ce dessin sur le sang de l’Afrique qui coule sur ce musée.

C’est le premier dessin qui s’est vendu alors que je croyais que ce dessin allait effrayer tout le monde. C’est un dessin « engagé ». Je ne connais pas l’Afrique, mais je sens bien quelque chose, la culpabilité que nous trainons derrière ça. Une culpabilité qu’il va falloir un jour transformer. Vous voyez ce que je veux dire ? Il va falloir faire quelque chose avec ça. Alors, moi je fais des dessins.

The Leopard Man

The Leopard Man This plaster sculpture shows a Leopard Man (anioto) leaning over his sleeping victim. In 1913 the Ministry of Colonies commissioned Paul Wissaert (1885 – 1951) to make this figurative group.

In the early nineteen-thirties rumours began to spread about homicidal leopardman in the Belgian Congo. In the guise of leopards they were said to be responsible for the serial slaying of innocent victims.

This sort of story contributed to the myth of the ‘savage native’ intent on undermining colonial authority. In fact these killings were an isolated phenomenon in a political vendetta. The Leopard Man often proved an efficient instrument of revenge in local power struggles. In 1934-1935 the killings multiplied. The traditional societies were feeling hard-pressed by the increasing power of the colonial administration and the tottering authority of their traditional structures by acts of terror.

The ritual ‘leopard murders’ were confined to the Bali in north eastern Congo .

This figurative group was until end 2013 on display in the Central Africa Ethnography hall of the permanent exhibition 3).