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La Biennale de la BD à Cherbourg consacrée à un pionnier : Winsor McCay

Les éternuements de Sammy créent des situations catastrophiques

La Biennale 2017 de la BD à Cherbourg ouvre en beauté avec une rétrospective sur Winsor McCay. Un des pères fondateurs de la BD aux Etats-Unis, à l'origine aussi des premiers films d'animation, bien avant Walt Disney.

McCay, un nom souvent inconnu du grand public. Et pourtant, Art Spiegelman, l’auteur de la BD “Maus” écrivait à son propos : “Une chose me laisse perplexe… Tant de personnes par ailleurs cultivées n'ont jamais entendu parler de Winsor McCay. Pourtant, c'est McCay qui a montré à quoi ressemble le paysage intérieur de nos rêves, plusieurs décennies avant que les surréalistes n'accrochent une montre molle à un arbre ! ” La formule a de quoi choquer, mais elle n’en reste pas moins vraie au sujet de l’un des pères fondateurs de la bande-dessinée et du dessin animé du début du XXe siècle. La Biennale de la BD de Cherbourg lui rend hommage à travers une belle rétrospective.

Reportage France 3 Normandie L. Agorram / S. Rouil / F. Lefeuvre

Celui qui a réinventé le 9e art

Ses premiers véritables strips sont parus dans le Cincinati Enquierer, sous le titre “The Tales of the Jungle Imps”. A une époque où les montreurs de monstres sont légion, McCay s’est inspiré de la théorie de Darwin sur l’évolution pour inventer des personnages qui se transforment en animaux.

Des monstres qui apparaissent à nouveau dans “Little Némo”, l’autre grande série journalistique qui fait connaitre Winsor McCay. Malgré les traits enfantins de ses personnages, elle est destinée à un public averti. Inspirée d’Alice au Pays des Merveilles, cette bande-dessinée raconte les rêves de Némo, un enfant de six ans. Les sujets sont graves, parfois violents et morbides. Les cauchemars incessants de Némo donnent lieu à des réflexions que McCay devait avoir lui-même lors de ses crises de somnambulisme. Et il aime jouer avec tous les codes de genre.

Rentrez dans l'univers de McCay © France 3 / Culturebox

De 1904 à 1906, McCay publie également chaque semaine dans les journaux américains. Dans “Little Sammy Sneeze”, un jeune garçon est mis en scène. Les planches comportent six vignettes en moyenne, avec un schéma très simple : chaque histoire montre un éternuement de Sammy, et ses conséquences explosives, plus drôles les unes que les autres. Trente ans avant les comics Spider-man ou Deadpool, Winsor McCay est aussi l’un des premiers à jouer avec le 4e mur. Plusieurs éternuements de Sammy détruisent visuellement les planches dans lesquels il est représenté.

Chaque page est une invention, chaque page est un émerveillement, c'est ça qui est tout à fait extraordinaire ! Benoît Peeters, commissaire de l’exposition

L'inventeur du dessin animé

Marqué par les flipbooks (folioscop en vf, ces livres représentant des personnages qui s'animent lorsque l'on tourne rapidement les pages, donnant l'illusion du mouvement) il se lance dans les dessins animés. Ses deux premiers essais sont des échecs. Le public croit d'abord à des photos truquées. C'est seulement lorsqu'il crée un personnage aussi gigantesque qu'attachant, que le public reconnait son talent. Le dinosaure Gertie était né.


Cette exposition prévue en 2015 avait été ajournée. On se réjouit qu'elle ait pu enfin se mettre en place. Une soixantaine de planches inédites de Winsor McCay sont proposées au public pour la première fois. Si les techniques du dessinateur canadien furent révolutionnaires, il sera intéressant de voir comment son style a influencé ses successeurs.

Original article by Adrien Pittore, published at June 23, 2017.
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