Altaplana, world of Francois Schuiten and Benoit Peeters

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L'imaginaire mécanique de Schuiten et Peeters au Musée des Arts et Métiers

Machines à vapeur, instruments de perspective, locomotives, lunettes astronomiques : François Schuiten et Benoît Peeters, prolifiques auteurs de la série de BD “Les Cités obscures”, ont puisé dans les réserves du Musée des Arts et Métiers (MAM) pour mettre en scène leur imaginaire technologique.

Dans cette exposition baptisée “Machines à dessiner” (jusqu'au 26 février à Paris), les inséparables complices ont choisi de présenter ces chefs d'oeuvre mécaniques dans un espace sombre, d'où ils émergent vivement éclairés et protégés par d'invisibles rideaux de tulle. “Une approche un peu magique qui n'a pas toujours été comprise de certains conservateurs du musée”, remarque Benoît Peeters.

“Nous avons une relation ancienne avec le MAM, a-t-il rappelé. Nous avions concouru pour sa rénovation et nous avons conçu la station de métro Arts et Métiers”. Mais le déclencheur a été la résidence de six mois dans le musée dont a bénéficié François Schuiten, inventeur d'univers parallèles rétrofuturistes.

“Les réserves sont fascinantes, il y a des milliers d'objets magnifiques, on ne sait pas très bien comment ils sont classés”, raconte Benoît Peeters, grand spécialiste de Tintin. “On aurait pu présenter 50 autres pièces”, renchérit François Schuiten, devant deux superbes maquettes de locomotives à vapeur. Des objets chers à ce grand passionné du rail, concepteur du Train World (Musée du train) à Bruxelles.

Un peu plus loin, une pompe à incendie de Joseph Bramah (fin du XVIIIe), grandeur nature, entourée de ses superbes dessins techniques, jouxte un modèle réduit de “chaudière système Andreae” pour la Compagnie de navigation du Danube (1860-1867) ou un “instrument d'astronomie permettant la reproduction mécanique des mouvements des astres au sein du système solaire”.

A l'entrée, venu du Musée de la Marine, un scaphandre tout droit sorti d'un roman de Jules Verne accueille les visiteurs.

Plus loin se profile un “grillage pour la perspective linéaire, présentée avec son coffret” (avant 1909). Une parfaite illustration du titre à double sens de l'exposition: assistance au dessin, ces objets méritent aussi d'être dessinés. Ce que les visiteurs sont invités à faire dans une deuxième salle où des tables sont installées devant un groupe d'objets (moteurs d'avion, maquette d'architecture….). Des planches originales du tout dernier album du tandem, “Revoir Paris”, sont exposées dans des vitrines.

“Le plus difficile dans le dessin, c'est d'apprendre à regarder”, dit François Schuiten, resté fidèle aux techniques traditionnelles et qui n'utilise pas de machine, mis à part une photocopieuse. “Il faut penser plus transversal. On a le droit de voyager autrement”.

Original article by Le Point, published at November 17, 2016.
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