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Avec “Revoir Paris” et leurs machines, Schuiten et Peeters entrent au musée

Le dessinateur François Schuiten et l'auteur-scénariste Benoît Peeters, dont la BD “Revoir Paris – La nuit des constellations” vient de sortir, sont les commissaires de l'exposition onirique “Machines à dessiner”, au musée des Arts et Métiers.

C'est une bande dessinée et une exposition. C'est une bande dessinée qui entre au musée… et un musée qui se retrouve dessiné en BD. Avec le second tome de leur album «Revoir Paris» et leur exposition «Machines à dessiner», qui se tient au musée des Arts et Métiers jusqu'au 26 février 2017, le dessinateur François Schuiten, grand prix 2002 du festival d'Angoulême, et l'auteur et scénariste Benoît Peeters nous entraînent dans une magnifique mise en abyme autour du dessin, des machines et de leurs mondes imaginaires.

Le lieu de l'exposition n'est pas le fait du hasard : le musée des Arts et Métiers et les deux auteurs de la série des «Cités obscures» entretiennent d'étroites relations depuis que François Schuiten et Benoît Peeters ont participé au concours ouvert pour la rénovation du musée, il y a vingt-cinq ans. Comme ils étaient arrivés en deuxième position, il leur a été proposé, en guise de «lot de consolation», de travailler sur l'aménagement de la station de métro Arts et Métiers, ce «Nautilus souterrain» devenu l'une des plus belles stations du réseau parisien. Une station de métro, qui apparaît d'ailleurs, tout comme le musée, dans la BD futuriste «Revoir Paris».

Renaud Février - "L'Obs"

L'intrigue de ce double album se déroule en effet dans notre monde, au milieu du XXIIe siècle. Kârinh, la jeune héroïne, est née dans une lointaine colonie spatiale de la terre, l'Arche, ayant rompu tout contact avec les terriens. Lorsque l'occasion d'effectuer un voyage sur terre se présente, la jeune femme, amoureuse d'un Paris rêvé et en quête de ses origines terriennes, n'hésite pas à prendre la tête de l'expédition. Au cours du périple de Kârinh, de la Gare du Nord au musée des Arts et Métiers, en passant par le centre Pompidou et la cathédrale Notre-Dame, le lecteur découvre un Paris rétrofuturiste et onirique, qui se visite comme une exposition.

L'exposition - la vraie – prolonge ce dialogue entre rêve et réalité. Son titre, «Machines à dessiner», avec un jeu sur le double sens du «à» (les machines qui servent à dessiner et les machines que l'on peut dessiner), résume à lui seul le projet à la fois simple et réaliste, mais également intimement poétique, des deux auteurs. L'exposition donne ainsi à voir des machines comme nul scientifique ou historien des techniques ne le fera jamais: avec un regard d'adoration, qui parvient à extirper de l'objet une beauté, une sensibilité et un imaginaire qui dépassent la fonction initiale de la machine.

Même si certaines machines, à l'image du tricycle à vapeur de De Dion, Bouton et Trépardoux, semblent tout droit sorties d'un monde parallèle.

A lire, à voir

- Revoir Paris - Tome 1, par Benoît Peeters et François Schuiten, Casterman, 15 euros.

- Revoir Paris - la Nuit des constellations, par Benoît Peeters et François Schuiten, Casterman, 17 euros.

- Machines à dessiner, du 25 octobre 2016 au 26 février 2017, au Musée des Arts et Métiers.

Original article by Renaud Février, published at November 11, 2016.
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