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Fantastiques machines ****

De nombreux appareils et outils sont exposés en regard des dessins de François Schuiten.MUSÉE DES ARTS ET MÉTIERS-CNAM/HÉLÈNE MAURI ET PASCAL FALIGOT

EXPOSITION. Le musée des Arts et Métiers propose un étrange voyage entre bande dessinée et machines réelles. Envoûtant.

L'énorme scaphandre, à peine les portes poussées, vous invite à une plongée dans un étrange univers. Celui de « Machines à dessiner », la nouvelle exposition du musée des Arts et Métiers (Paris, IIIe). Conçue autour de l'oeuvre de deux maîtres de la BD, François Schuiten et Benoît Peeters, elle jette des ponts entre les collections du musée, objets tout ce qu'il y a de plus scientifiques, et le monde imaginaire des auteurs des « Cités obscures » et, plus récemment, de « Revoir Paris ». Un défi audacieux mais totalement réussi, aussi captivant que de se replonger dans un roman de Jules Verne.

Baignées d'une légère obscurité, les salles mettent en scène quelques étonnantes machines, sans véritable fil rouge. Certaines ont un rapport direct avec le dessin, comme une collection de porte-plumes anciens ou une « machine à graver les ciels et les fonds », utilisée après la campagne d'Egypte de Napoléon pour permettre de produire plus rapidement des illustrations. D'autres n'ont qu'un lointain rapport avec cet art. Parmi les plus spectaculaires : un tricycle De Dion-Bouton à vapeur de 1888 ou encore une machine à vapeur verticale de 1867, sorte de cathédrale plantée au centre de l'exposition.

« Les machines ont toujours eu un rôle essentiel dans nos BD. Nous avons fait de nombreuses visites dans les réserves des Arts et Métiers pour les choisir, une à une, raconte le dessinateur François Schuiten. J'avoue que cette sélection a été plutôt intuitive. Nous avions envie de jouer avec ces objets, de mettre en avant leur capacité à provoquer de l'imaginaire, de les révéler autrement. » Et ça marche ! Moteurs d'avion ou hélices de bateau se parent soudain d'une sorte de mystère et de beauté inattendus.

Un éclat que l'on retrouve également dans les dessins de François Schuiten, exposés souvent en regard des objets. L'exposition permet ainsi de découvrir cette « machine à dessiner » qu'est l'auteur belge, dans une forme d'intimité. Sa superbe table à dessin occupe une place de choix. Juste au-dessus, une vidéo le montre au travail, travaillant de la plume ou du pinceau, traçant la perspective d'un monument pour l'affiche de l'exposition. Plus loin, un petit film montre le duo au travail à quelques heures du bouclage de « Revoir Paris », tome II, à l'origine du projet de l'exposition. « Nous avions envie de montrer aussi cela. Que tout soit transparent. La table à dessin, c'est une surface où l'on vit, où l'on voyage, où l'on décolle… », décrit l'auteur des « Cités obscures ».

Amoureux de son art, le dessinateur veut aussi ici le faire partager. Dans la dernière salle, cinq tables à dessin, placées face à cinq objets-modèles, sont à la disposition des visiteurs qui se voient remettre un crayon à l'entrée. Plus novateur, un dispositif permet de s'essayer au dessin dans l'espace, avec un casque de réalité virtuelle. Preuve, comme aime le dire François Schuiten, que « le dessin n'est pas un acte du passé, c'est une manière plus actuelle que jamais de regarder le monde pour mieux le comprendre ».

« Machines à dessiner » au musée des Arts et Métiers (Paris IIIe). Jusqu’au 26 février, du mardi au dimanche, de 10 heures à 18 heures (le jeudi jusqu’à 21 h 30).

Tarif : 6 € et 4 €. www.arts-et- metiers.net.

Original article by Christophe Levent, published at October 28, 2016.
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