Altaplana, world of Francois Schuiten and Benoit Peeters

the impossible & infinite encyclopedia of the world created by Schuiten & Peeters

User Tools

Site Tools


Action disabled: register

Schuitens work victim of censorship in Flemish parliament

This week an expo starts in the Flemish Parliament in Brussels. The expo “De wereld van de strips in originelen” (world of comics in originals), shows several original comic pages. The brochure of the expo shows a black and white image of François Schuiten. The text balloon in the image is empty.

The text balloon is empty after a discussion between Jan Peumans, President of the Flemish Parliament, and the curators Jan Hoet and Dany Vandenbossche. The original French sentence was not allowed. “Surely we can hand out a French text in the Flemish Parliament?”, according to a spokesman 1). Peumans is a member of the New Flemish Alliance (Nieuw-Vlaamse Alliantie), which campaigns for the elimination of Flanders 2).

The discussion is about the following sentence:

« Axel, vous savez que je vous ai toujours soutenu, au point de me brouiller avec Chlowsky… Mais cette fois, permettez-moi d’insister ! » (Axel, you know that I have always supported your point of quarrel with Chlowsky … But this time, let me stress!)

The image is part of page 65 of L'Enfant Penchée.

“Ultimately, I would have understood that they replace the text in French by the Flemish version, which exists, but delete the text is extraordinarily shocking”, according to François Schuiten 3).

Source: RTBF

Peumans react on the discussion that he had never wanted to attack the artistic integratie of Schuiten. He acknowledged that he had requested to remove the French sentence. Due to time limits the only option that was left was to keep the balloon empty. According to Peumans was it the decision of the curators to remove the text 4).

the censored version
the original version with French text

In an interview Benoît Peeters expresses his amazement of this situation 5):

Toute cette affaire est plus stupide qu'autre chose, et fait un bruit démesuré. Voilà un “blanc” bien sonore“. Elle contribue à donner une triste image de la Belgique, ce qui me désole, tout Français que je sois. Je veux bien croire au malentendu. Mais il faut avouer qu'il y a eu à tout le moins une accumulation de maladresses. Un mépris du droit moral. Et une indéniable censure, en tout cas sur la brochure.

Une édition flamande de l'album “L'enfant penchée” existe, vous le savez comme moi. Rien n'était plus facile que de remplacer le texte de la bulle par celui de la traduction, sur l'affiche et dans la brochure. Personnellement, j'ai toujours eu énormément d'amis flamands, de Jan Baetens à Raoul Servais, de Walter Hus à Viviane Vandeninden. Et bien d'autres. Et cela continuera, comme cela continuera pour des milliers d'artistes et d'autres gens.

Mais la classe politique de ce petit pays donne un spectacle affligeant. Et ceux qui le qualifient de surréaliste se trompent du tout au tour. Le surréalisme, celui d'André Breton comme celui de Magritte et Delvaux, a toujours su passer les frontières. Ne le rabaissons pas en le comparant, comme trop souvent, aux méandres administratifs ou à des mesquineries comme celle dont nous venons d'être les victimes, François Schuiten et moi-même.

Benoît Peeters posted another image of the L'Enfant Penchée album as his reaction on this discussion.

François Schuiten reacts in a letter to Jan Demullier, spokesman for the Speaker of Parliament, Jan Peumans 6):

Bonjour Monsieur, Merci d'avoir pris la peine d'expliquer votre position.

C'est une triste histoire, car Benoît Peeters et moi-même avons des noms flamands, ma famille, du côté paternel comme maternel, vient de Flandres, j'ai grandi dans une commune flamande à proximité de Bruxelles et par beaucoup de points, je me sens très lié à la culture flamande. La Bande dessinée flamande fait partie de mon histoire. C'est donc d'autant plus regrettable de se trouver devant une situation aussi médiocre qui ne reflète pas la richesse de nos deux communautés dans cette forme d'expression.

Je peux comprendre, évidemment, qu'une planche avec un phylactère en Français n'était peut-être pas le meilleur choix pour représenter cette exposition au Parlement flamand. Quand on m'a présenté l'affiche avec l'illustration (qui respectait d'ailleurs la totale intégrité de la planche et indiquait le copyright), j'avais été flatté par ce choix, mais aussi un peu surpris. C'est à la découverte de l'invitation que j'ai été choqué et ai rapidement écrit au commissaire de l'exposition.

Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il y avait mille et une façons de résoudre ce problème. La plus naturelle aurait été de prendre le texte en Neerlandais, tiré de “Het Schieve Meisje”. Les deux versions sont sorties en même temps et sont toujours disponibles dans le commerce. Nous aurions été ravis de vous aider à effectuer ce changement dans des délais très courts.

La solution qui a été choisie est choquante parce qu'elle va à l'encontre même du projet d'une exposition de planches originales. Ce qui est beau dans l'art de la Bande dessinée, c'est le rapport entre le texte et l'image. Et l'original noir et blanc révèle ce lien organique qui en fait une écriture unique.

On peut aussi regretter que vous n'ayez pas jugé nécessaire de signaler le copyright des auteurs sur le carton d'invitation ainsi que sur le catalogue qui ne mentionne pas non plus l'origine de la couverture. Il me semble qu'il ne s'agit plus là d'un problème linguistique…

Ce pays vaut mieux que cette tempête dans un verre d'eau…

Très cordialement,
François Schuiten

There are many reactions on the censorship action. Kamagurka, a Flemish cartoon artist, announced that he will withdraw his art from the exhibition 7)

the page with the Dutch/Flemish text

See also the report by Le Soir:

Also publisher Casterman send out an official reply stating that original work should never been touched without the agreement of the author. Casterman also points to the fact that the image is available in a French and Dutch translation.